Dans les pas de Shaolin
- martingivors
- 6 sept.
- 2 min de lecture
Beaucoup de gens connaissent le nom de Shaolin. Et la seule évocation de ce nom suffit parfois éveiller tout un imaginaire : un temple mystérieux quelque part en Chine, des moines aux robes orangées, grises ou bleutées qui exécutent des enchaînements martiaux, des acrobaties spectaculaires, ou qui méditent, assis, calmes et immobiles.
Je ne reviendrai pas ici sur l'histoire complexe de Shaolin (étudiée et racontée entre autres par Meir Shahar), mais j'essaierai seulement de décrire ce que représente Shaolin pour moi, et la manière dont mon enseignement porte une trace de cet tradition vivante et toujours en évolution.

Shaolin est une tradition profondément plurielle, comprenant de nombreuses lignées et de styles aux histoires et aux valeurs différentes (des styles dits "paysans" jusqu'aux acrobaties du wushu gymnique moderne). Il n'y a pas d'"essence" de Shaolin, car Shaolin a toujours été un carrefour, un lieu de rassemblement et de passage, une communauté "fluide" dont les moines sédentaires ne représentent qu'une partie.
De même, loin d'être une tradition "figée", les arts martiaux de Shaolin ont évolué avec les nécessités de leur temps : le combat aux armes longues pour entraîner ses milices mercenaires au Moyen Âge, les formes à "mains nues" pour cultiver le corps et servir un horizon spirituel (et non pour se battre!) à partir du XVIIe siècle, le jeu et les acrobaties pour divertir les foules de touristes qui visiteront le temple (fraîchement reconstruit) au début des années 1980.
Ma rencontre avec Shaolin pourrait se résumer à deux rencontres :
celle avec les enseignements de Shi Yanlei, formé au temple Shaolin de Songshan à la fin des années 90, que j'ai rencontré d'abord en ligne puis in vivo ;
celle avec le Shaolin Temple Europe, où j'ai passé 12 semaines au cours de ces dernières années, et où je continue de me rendre régulièrement.
Des heures de pratique avec mes professeurs, j'ai retenu quelques valeurs qui, ensemble, donnent une teinte particulière à ma pratique :
la discipline (régularité, engagement, ténacité),
l'exigence physique et mentale (savoir comment, quand et pourquoi repousser certaines limites (et quand ne pas le faire)),
la mise en culture du corps (équilibrer les pratiques qui essorent et les pratiques qui régénèrent, l'écoute du corps et le goût de l'explosivité),
et, enfin, la communauté (avancer à plusieurs, se soutenir, partager ses connaissances).
Sur cette trame de fond, l'enseignement que je développe hérite d'abord des entraînements suivis auprès de Shi Yanlei : 80% du temps d'entraînement est consacré aux bases : des compétences physiques fondamentales (force, endurance, agilité, mobilité) sont travaillées au travers d'un répertoire de mouvements essentiels que l'on répète encore et encore. Les enchaînements et les techniques complexes sont la cerise sur le gâteau, la dose nécessaire de "fun" pour entretenir le caractère ludique et plaisant de l'entraînement.
Mais l'essentiel tient dans les bases, car ce sont elles qui structurent, entretiennent et régénèrent votre corps jour après jour, et vous accompagnent lorsque vous faites vos courses, lorsque vous partez randonner, lorsque vous vous accroupissez pour parler à votre chat...!




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